Stress, anxiété et troubles dépressifs sont fréquemment associés à la dysphagie
Selon une récente revue de la littérature, les troubles émotionnels et la dysphagie sont significativement associés.
La dysphagie oropharyngée affecte considérablement la qualité de vie des sujets qui en souffrent. Ces derniers disent ressentir souvent de la honte, de l’embarras et de l’isolement. Plus inquiétant, de l’anxiété et des troubles dépressifs ont déjà été rapportés chez plus d’un tiers des dysphagiques. Aux Pays-Bas, des spécialistes du sujet ont analysé la littérature scientifique publiée ces dernières années pour comprendre comment ces troubles émotionnels peuvent affecter la gêne occasionnée par les symptômes.
Des populations souffrant de dysphagie ayant des diagnostics variés
Un total de 60 articles répondant aux critères de sélection a été identifié dont 24 ont été sélectionnés puis analysés. Les données recueillies concernaient des populations très différentes (âgées, après un cancer de la tête/cou, après un AVC ,…) et l’évaluation de la dysphagie était réalisée avec des outils très variables d’une étude à l’autre : la plupart des études utilisaient des questionnaires pour évaluer les troubles de la déglutition, certaines utilisaient l’endoscopie et d’autres le test de la gorgée d’eau. L’échelle HADS était utilisée pour évaluer l’anxiété et la dépression.
Un diagnostic fréquent d’anxiété et de dépression chez le patient dysphagique
Les symptômes d’anxiété et de dépression sont fréquents chez les sujets avec dysphagie (30 à 40 % des sujets). Toutes les études concluent que la dépression est positivement associée à l’altération de la fonction de déglutition. Et sur les 12 études portant sur l’anxiété, 9 trouvent une association significative avec la dysphagie. En revanche, concernant la relation entre la sévérité de la dysphagie et les symptômes d’anxiété et de dépression, les études sont contradictoires. Certaines concluent que les symptômes sont plus importants dans le cas de dysphagie modérée à sévère tandis que d’autres rapportent que ces symptômes sont communs à tous les dysphagiques et pas plus élevés dans les formes sévères de dysphagie.
Chez les patients présentant des troubles oto-rhino-laryngologiques (dont la dysphagie) inexpliqués sur le plan médical, l’anxiété et les troubles dépressifs sont aussi fréquents. Les chercheurs expliquent qu’il pourrait s’agir d’un processus de sensibilisation ou d’alarme comparable à ceux mis en place dans d’autres affections somatiques fonctionnelles. L’anxiété et les troubles dépressifs agiraient sur la perception de déglutition en influençant un « point de consigne » vers un état dysfonctionnel identifié comme de la dysphagie. Les chercheurs citent une étude récente apportant un éclairage nouveau sur la façon dont le stress, la dépression et d’autres troubles émotionnels peuvent altérer la fonction des organes (Dum RP, 2016).
Si bien que l’anxiété et les troubles dépressifs peuvent être aussi bien consécutifs à la dysphagie qu’à l’origine de déglutitions dysphagiques.
Aux soignants, les chercheurs recommandent de rechercher la présence d’une anxiété ou de troubles dépressifs afin qu’ils puissent anticiper un éventuel comportement réfractaire au traitement et choisir au mieux la stratégie thérapeutique.
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Affective symptoms in patients with oropharyngeal dysphagia: A systematic review. Verdonschot RJCG, Baijens LWJ, Vanbelle S, van de Kolk I, Kremer B, Leue C. J Psychosom Res. 2017 Jun;97:102-110. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28606489