Sarcopénie : deux mesures fiables pour la diagnostiquer
Le Consortium International SDOC vient de valider deux mesures fiables pour diagnostiquer la sarcopénie.
Si tout le monde s’accorde pour définir la sarcopénie comme la perte progressive de la masse maigre, associée à un déficit de performance et de force musculaire au cours du vieillissement, une difficulté persiste : l’établissement de seuils diagnostiques ayant une pertinence clinique.
Le Consortium International SDOC (Sarcopenia Definition and Outcomes Consortium) a justement été constitué pour le faire et ainsi permettre d’identifier les sujets âgés à risque de perte de mobilité, de chutes, de fractures et de mortalité. Ses conclusions viennent d’être publiées dans le Journal of American Geriatrics Society.
Deux mesures validées sur trois
A partir de l’analyse de la littérature scientifique, le consortium international a listé 13 conclusions majeurs à prendre en compte pour formuler une définition et un diagnostic précis de la sarcopénie. Un groupe d’experts internationaux et indépendants a émis un avis sur chacun de ces points et en a conclu que :
– La force de préhension peut être facilement utilisée pour évaluer la faiblesse musculaire chez la personne âgée (<35,5 kg chez l’homme et <20 kg chez la femme selon le Groupe de travail européen sur la sarcopénie des populations âgées). Ajustée ou non sur l’IMC ou le poids, elle est un bon prédicteur du risque futur de limitation de mobilité, de chute, de fracture de la hanche, de perte d’autonomie dans les activités quotidiennes et de mortalité. Elle devrait être intégrée à la définition de la sarcopénie. Elle varie selon l’âge, le sexe et l’état de santé du sujet.
– Une faible vitesse de marche (définie à < 0,8m/s par le Groupe de travail européen sur la sarcopénie des populations âgées) est un bon prédicteur du risque futur de limitation de mobilité, de chute, de risque d’hospitalisation, de perte d’autonomie dans les activités quotidiennes et de mortalité. La vitesse de marche doit être intégrée à la définition. Elle varie aussi selon l’âge, le sexe et l’état de santé du sujet.
En revanche la masse maigre mesurée par la DEXA n’est pas un bon prédicteur du risque futur de limitation de mobilité, de chute, de fracture de la hanche, de perte d’autonomie dans les activités quotidiennes et de mortalité. Cette technique de mesure est contestée car elle évalue la masse maigre dans son ensemble (os, muscle, eau) et non précisément la masse du muscle squelettique.
Sarcopenia Definition: The Position Statements of the Sarcopenia Definition and Outcomes Consortium. Bhasin S, et al., PM. J Am Geriatr Soc. 2020 Mar 9. doi: 10.1111/jgs.16372