Quel effet du statut hydrique sur l’appétit et la prise alimentaire ?
La présente étude a été menée sur 10 hommes en bonne santé (âge moyen : 24 ans).
Les participants ont chacun été conviés à deux phases de test (étude randomisée) séparées par un minimum de 7 jours d’intervalle. Au jour 1, les volontaires ont été invités à effectuer un exercice physique (vélo) en début de soirée pour induire une perte de masse corporelle d’environ 2% par rapport à leur masse corporelle avant exercice. Une barre énergétique, ainsi qu’un repas (pizza) leur ont été donnés, respectivement, à la suite de l’exercice et 2,5 heures après exercice. Les participants ont par ailleurs été soit réhydratés (RE = accès à une quantité d’eau équivalente à 175% de la perte de masse corporelle, en 4 prises de 500 à 700 mL) ou gardés en état déshydraté/ »hypohydrataté » (HYPO = accès à 200 mL d’eau fractionné sur autant de prises que souhaité) jusqu’au lendemain matin (jour 2 soit 13 heures après exercice) où il leur a été servi un petit déjeuner à volonté.
Avant chaque exercice, juste après exercice et 13 heures après exercice, des échantillons d’urine et de sang ont été prélevés chez chacun des participants. Une mesure de leur masse corporelle a été effectuée. Il leur a également été demandé de compléter un questionnaire concernant leur état de bien-être au cours des différentes périodes.
Principaux résultats de cette étude
Une perte de masse corporelle a été constatée, juste après exercice et 13 heures après exercice en situation RE (P < 0,05) et HYPO (P < 0,001) comparativement à avant exercice. A 13 h post-exercice, la perte de masse corporelle était significativement supérieure en situation HYPO par rapport à RE (P <0,001). Des résultats significativement différents ont également été constatés entre le volume plasmatique et l’osmolalité au-niveau des urines avant/après exercice et entre les situations RE et HYPO.
Par ailleurs, l’énergie totale consommée au cours du petit déjeuner n’a pas été significativement différente entre les études (p = 0,436), cependant une quantité d’eau plus importante a été consommée en situation HYPO (p< 0,001) comparativement à RE (1500 mL vs 500 mL).
La sensation de soif a été significativement supérieure après exercice (p< 0,01) comparativement à avant exercice, ainsi qu’en situation HYPO 13h après exercice (p< 0,01) comparativement à RE. De plus, la sensation de faim a elle aussi été augmentée, mais seulement en situation HYPO 13h après exercice (P < 0.01). La sensation de bien-être et rassasiement était par ailleurs, significativement plus importante en situation RE comparativement à HYPO (p<0,01).
En conclusion, cette étude suggère que la déshydratation post-exercice peut influencer les sensations de faim et l’état de rassasiement, sans pour autant affecter l’apport énergétique volontaire 13 heures après exercice. Par ailleurs, elle influence également les sensations de soif, entraînant une prise de liquide plus importante volontairement 13 heures après exercice, sans pour autant que le niveau de prise permette de rétablir complètement l’équilibre hydrique (entrées = sorties).
Etant donné les variations de notre métabolisme en phase de sommeil vs état éveillé, il serait néanmoins intéressant de valider ces conclusions par de nouvelles recherches qui étudieraient l’impact d’un exercice physique effectué le matin, sur les prises alimentaires du déjeuner et du dîner.
Source : Robert A. Corney et al (Janvier 2015). The effect of hydratation status on appetite and energy intake. Journal of Sports Sciences, DOI: 10.1080/02640414.2014.962578
Lien utile : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=The+effect+of+hydration+status+on+appetite+and+energy+intake