Les dysphagies d'origine neurologique chez l'adulte
Trois quart des sujets atteints de maladies neurologiques présentent des troubles de la déglutition. Ces troubles affectent leur capacité à se nourrir et par conséquent leur risque dénutrition et de fragilité. Malgré ces conséquences terribles, la dysphagie chez les sujets atteints de troubles neurologiques reste un sujet peu exploré. La dernière revue portant sur le sujet date de 2010. Le point sur les différentes pathologies neurologiques à l’origine d’une dysphagie.
L’AVC, cause principale de dysphagie
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est la cause la plus fréquente de dysphagie (30 à 60% des cas). L’AVC produit une dysphagie en interrompant le contrôle cortical des centres de la déglutition. Elle se traduit par une mauvaise coordination des fonctions oromotrices causant des dysfonctionnements de la phase de déglutition orale, des problèmes d’initiation de la déglutition pharyngée, une réduction du péristaltisme pharyngé, une augmentation de la durée du transit pharyngé et une aspiration.
Les maladies neurodégénératives en cause dans la dysphagie
– la maladie de Parkinson
Les difficultés de déglutition sont présentes chez plus de la moitié des sujets atteints de la maladie de Parkinson. Elles sont plus fréquentes à un stade avancé mais peuvent être détectées à un stade précoce. Les sujets présentent une difficulté lors des phases orale et pharyngée de la déglutition. L’hypokinésie entraîne une anomalie de la mastication, une altération des mouvements de la langue conduisant à une mauvaise formation du bolus et un retard du transfert du bolus vers le pharynx. Le risque d’aspiration silencieuse est alors élevé.
– La sclérose latérale amyotrophique
Les troubles de la déglutition sont récurrents dans la forme bulbaire de la sclérose latérale amyotrophique en raison de l’atteinte des motoneurones du bulbe cérébral. Les troubles précoces semblent affecter principalement la phase orale avec un transport oral défaillant au niveau de la partie antérieure de la langue et des problèmes à maintenir le bolus dans la partie postérieure de la langue. La dysphagie met en péril le pronostic vital.
La myopathie
Les myopathies inflammatoires et en particulier les myosites à inclusion sont responsables d’une dysphagie (66 % des cas) avec accumulation pharyngée, rétraction insuffisante de la base de la langue, altération de l’élévation laryngée et absence de relâchement du muscle cricopharyngé.
La myasthénie grave
La dysphagie est un symptôme courant chez les patients atteints de myasthénie grave et est souvent associée à d’autres caractéristiques bulbaires comme la ptose, la diplopie ou la dysphonie. Chez une minorité de patients, elle peut être le symptôme initial ce qui rend difficile son diagnostic. La maladie affecte la langue et les muscles constricteurs du pharynx qui pompent et balaient le bolus, ainsi que les muscles élévateurs qui protègent le larynx pendant la déglutition.
Le Botulisme
Bien que son incidence soit rare dans les pays développés, le botulisme a parmi ses symptômes des troubles neurologiques avec une atteinte des nerfs des paires crâniennes dont la dysphagie est une conséquence. Les symptômes s’aggravent dans les formes avancées de la maladie.
Le Cancer
Certains types de cancers (tumeur du nasopharynx, œsophage…) ou certains traitements de cancer (chimiothérapie, radiothérapie de la tête et du cou, chirurgie) peuvent altérer la fonction de déglutition en affectant les nerfs crâniens.
La dysphagie est fréquente chez les patients atteints de troubles neurologiques et affecte habituellement les phases oropharyngées de la déglutition. Elle peut présenter des signes manifestes et être accompagnée d’une aspiration silencieuse et d’infections pulmonaires récurrentes. Une grande vigilance est nécessaire lors de l’évaluation de la déglutition chez ces patients. La détection précoce d’une dysphagie est essentielle pour mettre en place le plus tôt possible un régime alimentaire approprié ou une solution de substitution afin de prévenir la pneumonie et la dénutrition.
Nutrisens apporte des solutions contre la dysphagie :eaux gélifiées, plats mixés, etc… afin de répondre de manière adaptée aux différentes formes de troubles de la déglutition.
Swallowing and dysphagia in neurological disorders. Kumar S. Rev Neurol Dis. 2010;7(1):19-27. Review. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20410858