Le sel dans leur alimentation : quels liens entre connaissances, attitudes et comportements des consommateurs ?
L’hypertension artérielle serait la cause de près de 9,4 millions de décès chaque année dans le monde. Sachant que le lien entre consommation de sel et hypertension artérielle n’est plus à démontrer, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande une diminution de la consommation de sel, estimée actuellement à 9-12 g/j au niveau mondial, à moins de 6 g/j. Cette réévaluation pourrait permettre la prévention de 2,5 millions de décès par crises cardiaques ou accidents vasculaires cérébraux chaque année dans le monde.
Une étude a été réalisée en Australie pour tenter de comprendre quels étaient les liens entre les connaissances des consommateurs au sujet du sel et leurs niveaux de consommation. L’étude a été menée auprès de 306 personnes choisies au hasard et 113 bénévoles au sein de la ville de Lithgow. L’âge moyen des participants était de 55 ans (de 20 à 88 ans). Pour chacun d’entre eux, un échantillon d’urine d’après une collecte de 24h a été prélevé et un questionnaire leur a été soumis comprenant neuf questions : quatre liées à l’estimation de leur consommation de sel, l’apport journalier recommandé et les éventuels effets néfastes de la consommation de sel sur la santé et cinq permettant d’évaluer les attitudes et les comportements des individus à abaisser leur consommation alimentaire en sel.
Les résultats de l’enquête se sont avérés particulièrement intéressants. Les échantillons d’urines ont révélé que 78% des personnes présentaient une consommation excessive de sel par rapport aux recommandations de l’OMS (excrétion de sel urinaire en moyenne de 8,8 g/j). Par ailleurs, si 95% des participants identifiaient bien qu’une alimentation riche en sel pouvait causer des problèmes de santé graves, notamment une pression artérielle élevée (pour 81%), aucune différence significative n’a été mise en évidence au niveau de l’excrétion de sel dans les urines entre les personnes ayant conscience du problème et les autres. Aucunes différences significatives n’étaient notées également entre les personnes qui croyaient avoir consommé « trop » de sel 8,9 g/j, » juste la bonne quantité » 8,4 g/j ou « trop peu » 9,1 g/j.
En conclusion, les consommateurs n’ont probablement pas conscience de leur consommation réelle de sel au quotidien. Certains d’entre eux pensent avoir une consommation adaptée alors que cette dernière est en réalité excessive. Cet article traduit le fait que l’éducation nutritionnelle et comportementale peut s’avérer être d’une efficacité limitée, d’où l’intérêt de proposer des produits à teneur réduite en sel pour aider le consommateur à réduire sa consommation de sel. Le Groupe Nutrisens travaille dans ce sens.
Source : Mary-Anne Land et al. (4 Avril 2014). The association of knowledge, attitudes and behaviours related to salt with 24-hour urinary sodium excretion. International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity ; doi:10.1186/1479-5868-11-47
Lien utile : http://www.ijbnpa.org/content/11/1/47/abstract