Fibres et modération alimentaire seraient les clés de la longévité
L’alimentation est un facteur non négligeable de santé et de longévité. Si chez l’animal, la restriction alimentaire augmente la longévité, chez l’homme, elle peut au contraire accélérer le vieillissement.
Pour des chercheurs Chinois de l’Université de Guangxi, c’est au niveau des métabolites issus de la digestion qu’il faut rechercher des marqueurs de santé et de longévité. Ils ont récemment exploré cette voie de recherche auprès des nombreux centenaires de leur région et ont publié leurs résultats dans la revue Nutrient.
Des habitudes alimentaires différentes
Quarante-neuf centenaires de Bama (province de Guangxi) ont servi de modèle aux chercheurs chinois, qui ont analysé leurs habitudes alimentaires ainsi de nombreux métabolites des urines, fèces et ongles pour les comparer à ceux de 59 sujets de 80-99 ans en bonne santé de la même région et à ceux de 61 sujets de 80-99 ans d’une autre région où les centenaires sont rares.
L’analyse de leurs habitudes alimentaires révèle que les centenaires consomment moins d’énergie (-20%), de protéines (-27%), de graisses (-38%) et de cholestérol (-54%) tandis qu’ils consomment 1.7 fois plus de fibres et 1.4 fois plus de vitamine A.
Leurs apports en vitamine B6, B9 et magnésium sont aussi plus élevés. Leurs cadets de 80-99 ans de Bama présentent les mêmes différences de consommation probablement parce qu’ils partagent les mêmes habitudes alimentaires ;
Urines, fèces et ongles révèlent le secret des centenaires
Comparé aux sujets vivants dans une autre région, les centenaires de Bama :
• Présentent plus d’acide acétique (x1.8) et d’acides gras à chaines courtes (x1.9), produits finaux de fermentation des fibres, dans leurs fèces. Ces teneurs sont aussi 1.4 fois et 1.3 fois plus élevés que celles de leurs cadets de Bama. Les contenus en acide butyrique et acide valérique sont particulièrement élevés. Leur contenu total en acide biliaire est aussi supérieur à celui des 2 groupes de 80-99 ans ;
• Affichent des teneurs moindres de 40 % en phénol, p-cresol et ammoniaque (3 composés cytotoxiques) dans leurs urines comparés aux 80-99 ans de l’autre région mais aussi à ceux de Bama. Les teneurs en acide urique sont aussi moins élevées que celles des 80-99 ans de l’autre région. Celles en créatinine, sont au contraire plus élevées.
• Présentent dans leurs ongles des teneurs plus élevées en magnésium, fer, cuivre, cobalt, zinc et sélénium ainsi que moins de plomb.
Les fibres parmi les 7 composantes associées à la longévité
Sept composantes caractéristiques sont corrélées à la longévité des centenaires : l’acide acétique, les acides gras à chaine courte, le magnésium, le cobalt, l’acide propionique, l’acide butyrique et l’acide valérique.
Les métabolites sont corrélés à certains apports alimentaires dont les fibres qui sont positivement associées aux acides gras à chaine courte, aux acides butyrique, propionique et valérique, au magnésium, au cobalt et négativement associées aux concentrations en phénol.
Si bien que pour les auteurs de l’étude, les fibres alimentaires devraient occuper une place de choix au sein de l’alimentation pour un vieillissement réussi.
Cai D, Zhao S, Li D, Chang F, Tian X, Huang G, Zhu Z, Liu D, Dou X, Li S, Zhao M, Li Q. Nutrient Intake Is Associated with Longevity Characterization by Metabolites and Element Profiles of Healthy Centenarians. Nutrients. 2016 Sep 19;8(9). pii: E564. En accès libre sur https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5037549/