Evolution des préférences alimentaires dans la maladie d’Alzheimer
Dans la maladie d’Alzheimer, les déficits sensoriels sont encore plus accentués que dans le vieillissement normal. L’olfaction est largement touchée et ce, dès les premiers stades de la maladie (Nordin & Murphy, 2002).
Des études montrent un changement des préférences alimentaires chez les personnes âgées Alzheimer avec un attrait pour les produits sucrés (Ikeda, Brown, Holland, Fukuhara, & Hodges, 2002). L’hypothèse pour expliquer cette attirance est que le goût pour la saveur sucrée est le mieux préservé dans l’âge et la maladie. Partant de ce constat, une étude s’est intéressée à l’effet de l’enrichissement en glucides de 12 diners chez 34 patients atteints de troubles cognitifs sur la consommation alimentaire. Elle a montré une augmentation de la consommation globale en énergie chez ces patients (Young, Greenwood, Van Reekum, & Binns, 2005).
Les personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer souffrent également d’une diminution de l’acuité visuelle dont une diminution de la sensibilité aux contrastes (Gilmore, Cronin-Golomb, Neargarder, & Morrison, 2005; Rizzo, Anderson, Dawson, & Nawrot, 2000). Une étude originale a démontré que l’utilisation d’assiettes et de verres ayant des couleurs contrastées lors du repas, en réponse à ce déficit de perception, permettait d’augmenter la consommation alimentaire de patients atteints de la maladie d’Alzheimer (Dunne, Neargarder, Cipolloni, & Cronin-Golomb, 2004).
Les stratégies d’adaptation aux déficits sensoriels semblent donc être des pistes intéressantes pour améliorer l’appréciation du repas chez les personnes âgées Alzheimer (Virginie Pouyet, Cuvelier, Benattar, & Giboreau, 2015).