Dénutrition : Intérêt des en-cas familiers et enrichis en protéines

Proposés entre chaque repas, les en-cas familiers et enrichis en protéines permettent d’augmenter significativement les apports protéiques des sujets

Un apport adéquat en protéines est important pour prévenir et traiter la dénutrition. Il est recommandé aux patients âgés hospitalisés de consommer entre 1,2 et 1,5 g de protéines par kg de poids corporel par jour (PROT-AGE group Study), mais la plupart d’entre eux atteignent avec difficulté 0,9 g/kg/jour. Manger davantage est difficile pour ces sujets qui souvent ont perdu l’appétit. Des chercheurs hollandais ont cherché à savoir si leur proposer une gamme d’aliments et boissons familiers enrichis en protéines pouvaient efficacement augmenter leurs apports protéiques. Ils ont publié leurs travaux dans la revue Clinical Nutrition.

 

Un large choix d’aliments enrichis

L’essai contrôlé randomisé portait sur 147 patients de 78,5 ans en moyenne. Le groupe témoin (n=80) recevait le menu standard de l’hôpital, riche en énergie et en protéines tandis que le groupe d’intervention (n= 67) recevait le même menu mais avec 25 alternatives aux produits habituels (pains, soupes, jus de fruits, purée de pomme de terre et glace) enrichis en protéines ou des produits en plus du menu (gâteaux, veau, produits laitiers). Le quatrième jour d’hospitalisation, les apports en macronutriments étaient comparés selon les groupes.

Un apport protéique amélioré tout au long de la journée

Dans le groupe d’intervention, 30 % des protéines totales étaient fournies par les produits enrichis. Les aliments qui contribuaient le plus aux apports protéiques des patients étaient le pain enrichi (11,9g de protéines – 1,4 portions) et les jus de fruits enrichis (6.8 g de protéines – 0,7 portions). Le groupe d’intervention consommait quotidiennement 17,5 g de protéines en plus que le groupe témoin (105,7 ± 34,2 g de protéines comparativement à 88,2 ± 24,4 g : p < 0,01). Ceci correspondait à un apport protéique de 1,5 versus 1,2 g/kg/jour (p < 0,01). Dans le groupe d'intervention, 79 % des patients atteignaient un apport protéique de 1,2 g/kg/jour contre 48% dans le groupe témoin. L’apport en protéines selon les repas était significativement plus élevé dans le groupe d’intervention au petit-déjeuner, durant le matin entre le petit-déjeuner et le déjeuner, et au dîner. Les auteurs constatent que la grande variété d’aliments/boissons enrichis en protéines proposée a modifié les sources alimentaires de protéines des sujets : le groupe d’intervention consommait davantage de protéines provenant des produits laitiers, du pain et des jus de fruits tandis que le groupe témoin dépendait principalement des groupes alimentaires naturellement riches en protéines (produits laitiers, viande et fromage).  

Enrichir des aliments familiers et habituellement pauvres en protéines

Cette étude prouve que fournir des alternatives d’aliments et de boissons familiers enrichis en protéines, à la place d’aliments et de boissons classiquement pauvres en protéines ou en plus du menu de l’hôpital, permet aux patients âgés hospitalisés d’atteindre les recommandations en matière d’apport en protéines. Ses auteurs obtiennent des effets plus importants que ceux décrits dans d’autres études, probablement en raison du large choix de produits enrichis proposés aux patients.

 

Protein-enriched familiar foods and drinks improve protein intake of hospitalized older patients: A randomized controlled trial. Beelen J, Vasse E, Janssen N, Janse A, de Roos NM, de Groot LCPGM. Clin Nutr. 2018 Aug;37(4):1186-1192. https://www.clinicalnutritionjournal.com/article/S0261-5614(17)30171-1/fulltext