Déficits ou excès en protéines : circonstances et conséquences
Les insuffisances et les excès de protéines doivent être repérés, prévenus et corrigés. Jean-Michel Lecerf, médecin nutritionniste et chercheur explique pourquoi et comment dans le dernier numéro de la revue Médecine des maladies Métaboliques.
Des populations à risque d’insuffisance
Si les apports moyens en protéines des Français sont satisfaisants (96 ± 30g/jour chez les hommes et 71 ± 23g/j chez les femmes), ceci masque en réalité de grandes disparités et notamment des situations à risque d’insuffisance.
Les situations à risque d’insuffisance en protéines peuvent concerner toutes les tranches d’âge :
- Les nourrissons et enfants, en cas de remplacement du lait par des jus végétaux ou en cas d’éviction des produits animaux ;
- Les adolescents adoptant des modes alimentaires vegan ou végétalien ou ceux atteints d’anorexie ;
- Les adultes sous régimes restrictifs ;
- Les adultes obèses après de nombreuses tentatives de perte de poids, ou ceux après chirurgie bariatrique notamment après un by-pass (insuffisance protidique sévère) ;
- Les sujets âgés sous-alimentés pour des raisons psychologiques (dépression, isolement, préjugés, idées reçues…) ou à la suite de pathologies (troubles de la mastication ou de la déglutition, pathologies inflammatoires ou dégénératives).
Des retentissements non négligeables
Chez l’adulte, les déficits d’apports protidiques accroissent la perte de masse maigre. Chez les sujets atteints d’obésité, ils peuvent conduire à une obésité sarcopénique, qui augmente alors le risque de chute et de fracture, ainsi que la mortalité.
Quant à la situation des obèses en post-chirurgie bariatrique, elle est particulièrement préoccupante. Le déficit protidique parfois sévère est à l’origine d’asthénie, d’ostéo-sarcopénie, de déficit fonctionnel ou encore de chute de cheveux.
Enfin, concernant les excès de protéines, ils sont parfois observés chez les nourrissons, les adolescents ou adultes sportifs, mais ils sont moins fréquents et ont des conséquences moins dramatiques que les déficits.
Le médecin nutritionniste conclut qu’il faut rester vigilant sur les apports protidiques des sujets afin de prévenir et corriger les risques de carence ou d’excès par des conseils simples.
Source : Déficits et excès en protéines. Circonstances et conséquences. Jean-Michel Lecerf. Médecine des maladies Métaboliques. Mai 2019 – vol 13 – N°3.