Bien vieillir : l’activité physique pour tous !
Les effets bénéfiques de l’Activité Physique (AP) et du sport sont aujourd’hui largement admis par la communauté scientifique, et ce à tous les âges de la vie, pour toute personne, qu’elle soit en bonne santé ou alors plus fragile. L’effet préventif de l’Activité Physique a également été démontré dans de nombreuses pathologies, au niveau de la prévention de l’apparition de certaines maladies chroniques, de leurs complications, ou encore de leurs récidives1. Ainsi, la notion de lutte contre la dépendance et ses conséquences est un enjeu central, pour le maintien de l’autonomie, notamment chez les personnes âgées.
30 minutes d’activité physique, 5 X par semaine
Les recommandations nationales et internationales s’accordent à dire qu’un seuil minimum de 30 minutes d’AP, 5 fois par semaine, associé à des exercices musculaires et de souplesse 2 fois par semaine permettrait aux adultes de maintenir un seuil de bonne santé. Le concept de santé étant définie par l’Organisation Mondiale de la Santé par « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité »2.
Pour les séniors, là encore l’Activité Physique a de nombreux effets favorables sur le vieillissement, en agissant notamment sur la notion de « bien vieillir »3, en permettant aux personnes âgées de rester autonomes, de limiter les risques de chute, de perte de mémoire, de rupture du lien social….
La question de la prescription d’AP et le rôle primordial des professionnels de santé, notamment celui du médecin, reste donc à préciser et à clarifier afin de permettre un parcours d’accompagnement le plus adapté et le plus clair possible.
L’activité physique sur ordonnance
Le professionnel de santé, et notamment le médecin traitant, est habilité à prescrire l’Activité Physique Adaptée à tous ses patients, et notamment ceux atteints d’une Affection Longue Durée (définies par le code de la Sécurité Sociale), d’une pathologie chronique ou d’un handicap4.
La prescription du médecin se réalise à l’aide d’un simple certificat de non-contre-indication à la pratique d’une Activité Physique Adaptée, la personne peut ensuite débuter un programme d’accompagnement pour sa santé.
En termes de ressources, les plateformes et dispositifs sport-santé5, les collectivités territoriales et région ont bénéficié de subventions pour mettre en place des dispositifs d’orientation, facilitant les parcours du certificat médical de non-contre-indication à l’adressage vers les Enseignants en Activité Physique Adaptée.
Des financements sont aussi possibles via des acteurs privés comme les mutuelles, mais aussi par les municipalités, collectivités locales ou encore des organismes ayant une mission de service public (CARSAT), ou de prévention. De nombreuses villes ont créé leurs propres dispositifs Sport Santé (Strasbourg, Biarritz, Villeurbanne…), que l’on peut retrouver via le Réseau national des villes sport santé sur ordonnance.
De plus, une dizaine de mutuelles sont engagées dans le dispositif Sport Sur Ordonnance (MAIF et MGEN jusqu’à 500 euros sur 2 ans pour les personnes en ALD ; mais aussi MATMUT, Swiss LIFE, Harmonie Mutuelle…).
Le sport pour les séniors : comment ça marche ?
Pour les usagers, notamment les séniors, différentes ressources locales permettent de se mettre en relation avec des cycles d’activités adaptées et des professionnels formés et compétents.
Les plateformes Sport Santé Bien Être, les mairies, les associations de patients, les réseaux de santé…sont autant de lieux et ressources à solliciter.
Des professionnels diplômés, les Enseignants en Activité Physique Adaptée et Santé (Licence et MASTER STAPS6, mention APAS7), comme ceux exerçant au sein d’ABC Prévention Santé, vous proposeront alors des ateliers ponctuels ou réguliers, des cycles de prévention autour de l’Activité Physique Adaptée.
Des financements sont aussi possibles avec des organismes tels que la CARSAT, les mutuelles, ou encore les CCAS.
La SFP-APA : Société Française des Professionnels en Activité Physique Adaptée, est une association nationale qui regroupe des Enseignants en APA et Santé sur tout le territoire et qui propose, entre autres ressources, un annuaire de référencement des lieux de pratique.
Les activités, propositions et programmations susceptibles d’être organisées par les Enseignants en APA seront par exemple du sport sur chaise, des parcours moteurs, des exercices de mémoire, des jeux de proprioception et d’équilibre…Le tout dans une perspective globale de maintien de l’autonomie, du lien social.
Pour tous renseignements complémentaires vous pouvez contacter l’équipe ABC Prévention Santé : 09.81.01.33.33 ou contact@abc-préventionsanté.fr
www.abc-preventionsante.fr
Détails des recommandations en termes d’AP
En France, Programme National Nutrition Santé (Manger/Bouger), pour les adultes
30 min d’AP cardio-respiratoire d’intensité modérée à élevée au moins 5 jours/semaine, en évitant de rester 2 jours consécutifs sans pratiquer
1 à 2 fois/semaine des AP de renforcement musculaire, avec une intensité permettant la répétition des mouvements sans douleur et 1 à 2 jours de récupération entre deux séances
2 à 3 fois/semaine des exercices d’assouplissement et de mobilité articulaire
Réduire le temps total passé en position assise ou allongée*, et l’interrompre toutes les 90 à 120 min par une période d’AP de quelques minutes
Au niveau international, l’OMS préconise les repères suivants
Les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue.
L’activité d’endurance devrait être pratiquée par périodes d’au moins 10 minutes.
Pour pouvoir en retirer des bénéfices supplémentaires sur le plan de la santé, les adultes devraient augmenter la durée de leur activité d’endurance d’intensité modérée de façon à atteindre 300 minutes par semaine ou pratiquer 150 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue. *
Des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine.
Les personnes âgées devraient pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue.
L’activité d’endurance devrait être pratiquée par périodes d’au moins 10 minutes.
Pour pouvoir en retirer des bénéfices supplémentaires sur le plan de la santé, les personnes âgées devraient augmenter la durée de leur activité d’endurance d’intensité modérée de façon à atteindre 300 minutes par semaine ou pratiquer 150 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue.
Les personnes âgées dont la mobilité est réduite devraient pratiquer une activité physique visant à améliorer l’équilibre et à prévenir les chutes au moins trois jours par semaine.
Des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine.
Lorsque des personnes âgées ne peuvent pratiquer la quantité recommandée d’activité physique en raison de leur état de santé, elles devraient être aussi actives physiquement que leurs capacités et leur état le leur permettent.
1 Expertise Collective INSERM « Activité physique : Prévention et traitement des maladies chroniques », Éditions EDP Sciences, janvier 2019
3 Dans l’approche biomédicale, le bien vieillir est synonyme de maintien de ses capacités physiques et cognitives. Le « bien vieillir » : concepts et modèles ; Marcellin Gangbè* and Francine Ducharme* ; Centre de recherche, Institut universitaire de gériatrie de Montréal, 4565, chemin Queen-Mary, Montréal (Québec), H3W 1W5 Canada.
4 Décret du 30/12/2016 relatif à la prescription d’AP pour les personnes atteintes de maladies chroniques
5 Le 10 octobre 2012, les Ministres en charge des sports et de la santé ont présenté en Conseil des ministres, une communication Sport Santé Bien – Être (SSBE) mettant l’accent sur une approche nouvelle, globale, interministérielle et transversale qui place le sport comme outil de santé publique.
6 Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives
7 Activité Physique Adaptée et Santé