Agir sur les glucides pendant l’entrainement améliore les performances
La recherche de performance est centrale dans la pratique sportive. L’optimisation des facteurs de l’entrainement est, à ce titre, un outil déterminant. Parmi eux, la nutrition a une place majeure. Une équipe de recherche française basée à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) vient de publier les résultats d’une étude dans laquelle elle teste l’effet d’une nouvelle stratégie dans ce domaine : la stratégie « Sleep low ». Il s’agit de moduler les apports en glucides sur trois périodes d’entrainement.
Vingt et un triathlètes de haut niveau ont accepté de participer à l’étude : 11 suivent la stratégie « sleep low » et 10 la stratégie conventionnelle. Si ces deux méthodes apportent la même quantité de macronutriments, en revanche la distribution des glucides (6g/kg/jour dans les deux cas) est radicalement différente :
– Dans le cas de « sleep low », les athlètes réalisent une session à haute intensité en fin d’après-midi avec une forte disponibilité en glucides qui garantit une capacité de travail élevée. A la suite de cette session d’entraînement, aucun apport de glucose exogène n’est proposé (repas pauvre en glucides), afin de minimiser la resynthèse du glycogène musculaire. Après une nuit de jeun, un entraînement prolongé sous-maximal est alors réalisé avec de faibles réserves en glycogène afin de favoriser les adaptations.
– Dans le groupe contrôle, les athlètes suivent le même entrainement physique mais ne sont jamais limités en glucides.
L’entrainement consiste en un triathlon comprenant de la course, du cyclisme et de la natation.
Résultat, après 3 semaines d’intervention (nutrition et entrainement), la performance à la course de 10 km est améliorée chez les athlètes « sleep low », l’efficacité sous-maximale à l’épreuve de cyclisme est augmentée et les niveaux d’efforts ressentis par ces athlètes durant les exercices sont plus faibles. Enfin, le poids et la masse grasse de ces triathlètes sont diminués. Les chercheurs expliquent leurs résultats par le fait que retarder la récupération énergétique (en diminuant la disponibilité en glycogène) et s’entraîner le lendemain à jeun (diminution de la disponibilité en glucides exogènes) augmente les adaptations induites par l’entraînement du fait d’une resynthèse du glycogène lors de la récupération non optimale (via un apport de glucides immédiatement après l’entraînement).
Les glucides ne sont plus alors de simples substrats énergétiques mais de véritables régulateurs de l’entrainement.
Source : Enhanced Endurance Performance by Periodization of CHO Intake: « Sleep Low » Strategy. Marquet LA, Brisswalter J, Louis J, Tiollier E, Burke LM, Hawley JA, Hausswirth C. Med Sci Sports Exerc. 2016 Jan 7.