3 jours pour préparer la Diagonale des Fous
J-1 : Appréhension…et impatience !
C’est assez tendue que j’arrive à Lyon mercredi soir… Pourtant le programme qui m’attend me réjouis plus que tout ! Mais je ne peux m’empêcher d’appréhender ces deux jours d’entraînement suivis d’une course de 83 km et surtout 6300 m D+ : vais-je suffisamment récupérer pour la course ? Vais-je encaisser un tel dénivelé sans bâton ? Jusqu’alors, mon plus gros dénivelé est de 4800m avec bâtons… Je me projette déjà dans la course, un peu commencée dans la tête, car je suis le programme alimentaire pré-course de Marine depuis déjà 4 jours.
Je retrouve Nico M avec plaisir et nous choisissons pour nous détendre de marcher dans le Vieux Lyon. Quelle chance de partager cette aventure avec lui !
J 1 – Dans le quotidien de François
Jeudi matin 7h, Nico D de Nutrisens passe nous chercher ; direction Saint Julien dans le Beaujolais, chez François D’Haene où rallient aussi Justine de Nutrisens, Christophe Petagna, le coach et Denis Clerc (alias Zinzin Reporter), ami depuis notre we choc à Montpellier.
Après un petit café, c’est parti pour un premier petit entraînement d’1h45 à travers les vignes qui nous permettent de prendre des nouvelles des uns et des autres, d’échanger sur notre préparation, et de décrasser la machine au repos depuis 5 jours ! A notre retour, Justine et Nicolas lancent le déjeuner de sportifs selon le menu concocté par Marine !! Bon, François sort aussi quelques bouteilles et de la charcuterie corse pour agrémenter ce menu « sérieux ».
Après ce déjeuner agréable au soleil, François nous fait visiter le domaine, et François, Nico et moi abandonnons quelques temps le reste de l’équipe au pied du cerisier au soleil (les pauvres…) pour tailler un peu les vignes, et en profiter pour échanger. C’est très apaisant, et ces échanges me rassurent sur notre objectif. Je suis bien plus détendue à présent, et savoure chaque moment qui passe !
Le second entrainement de la journée est assez tranquille : footing vallonné encore, mais agrémenté d’un peu de tourisme dans le charmant village de Clochemerle. Les couleurs sont superbes et l’ambiance quasi estivale !
De retour chez François, Grégoire, l’ostéopathe du challenge, nous retrouve : il a apporté sa table de massage ! Je suis contente de le voir, car je ne l’ai pas vu depuis janvier. J’ai eu pas mal de petits problèmes au niveau du psoas et du pyramidal qui me tiraient, et c’est très régulièrement qu’il m’a conseillée et orientée par téléphone. Là, c’est l’occasion de faire le point et j’avoue que ses manipulations me détendent totalement !
Nous partageons ensuite tous ensemble un diner super convivial. Johan de Nutrisens nous a aussi rejoints pour l’occasion. Quelle belle journée ! Denis nous quitte à la fin du diner, nous ne le reverrons qu’à l’arrivée du trail de Samoëns.
J 2 – Place aux choses sérieuses
Vendredi matin, nous avons RDV avec François à 7h30 pour un footing à jeun d’1h à travers les vignes, sur un nouveau petit parcours. Les lumières du matin sont belles, la journée commence bien. Puis, après avoir dévoré du gâteau énergétique Bio aux amandes de Nutrisens, nous faisons le point avec François sur notre sac pour la course de samedi : il nous conseille sur ce qu’il faut prendre, où le placer, ou encore la tenue adaptée au vu des conditions météo difficiles annoncées.
Puis c’est parti pour le second entrainement de la journée. Les jambes sont un peu plus lourdes, et je commence à souffrir un peu dans les côtes… Après 1h30 de course, je suis un peu inquiète pour le lendemain…. Surtout quand je vois la côte choisie par François pour attaquer un peu de travail spécifique ! C’est dur, j’ai les jambes fatiguées, mais j’essaye tout de même de prendre tous les conseils précieux de François qui nous motive en courant de l’un à l’autre… A la fin de la séance, je me dis que ça va être costaud demain, je suis rincée…
A notre retour, nous avons le plaisir de retrouver Marine qui nous a gentiment préparé un déjeuner avec Justine. C’est le dernier repas tous ensemble. Malgré les chaleureux encouragements de toute l’équipe et ces moments fort agréables, je suis à nouveau tendue et assez inquiète pour le lendemain, l’échéance se rapproche, je me sens déjà fatiguée… Nous nous saluons tous, remercions François pour son super accueil et nous lui souhaitons bonne chance pour la Western States Endurance Run, tout juste 3 semaine après avoir établi le record de la traversée du GR20 corse!!
Nous voilà partis en équipe restreinte (Nico M, Nico D, Justine et moi) pour Samoëns, où nous récupérons les dossards sous des trombes d’eau : orages, neige annoncés. L’organisation nous demande de prévoir des équipements chauds… cela ne me rassure pas vraiment ! Nous finalisons nos sacs d’assistance que Justine et Nico D vont assurer sur 3 points de ravitaillement. Vite, nous dinons rapidement tous les 4 et nous couchons très tôt, car nous nous levons à 4h45 le lendemain.
J 3 – « C’est parti pour 14h40 d’une course qui restera gravée dans ma mémoire »
Je me réveille en forme, et je suis surprise : pas de courbatures, les jambes un peu lourdes, certes, mais c’est parti. Je ne suis plus anxieuse, il faut en profiter, j’aime la montagne, et j’avais presque oublié que j’allais en prendre plein les yeux ! Je me focalisais sur la course, ma forme physique, mais ce matin, je m’en fiche, je vais en prendre plein les yeux, et c’est ce sentiment qui m’habite en premier ! Nous dévorons un gâteau énergétique, toujours le bio aux amandes qui fait l’unanimité ici, et nous rejoignons la ligne de départ.
C’est parti pour 14h40 d’une course qui restera gravée dans ma mémoire : magnifique, technique, mais quel plaisir !
Nous arrivons sur la ligne de départ au moment du briefing et nous plaçons derrière : les jambes sont lourdes, et il ne s’agit pas de partir trop vite. C’est donc en trottinant que nous démarrons, mais à peine 2 mn après le départ, nous sommes contraints à marcher, le chemin se rétrécissant. Durant 1H c’est donc à un rythme vraiment confortable que nous franchissons la première montée jusqu’au Km7.5 où se trouve le premier ravitaillement. Je n’ai bu que 500 ml (boisson energy bio que j’ai choisie pour toute la course), et donc je choisis de ne pas m’arrêter.
Je me sens bien, la file de coureurs est moins dense, j’augmente donc légèrement l’allure. Rapidement, à partir de 1700m d’altitude, je suis contrainte à ralentir de nouveau car la neige freine les coureurs, et il serait dangereux de doubler. J’en profite pour profiter du superbe paysage, une file de traileurs s’étend sur la neige, on se croirait en sortie de ski de randonnée. Il y a même un peu de soleil, nous sommes au milieu des Dents Blanches et j’en prends plein les yeux. Je mange une première barre, j’ai le temps. Puis je commence à descendre, et ça se complique dans la neige ! Sans bâton, impossible de me laisser aller, je choisis l’option luge sur les fesses. Ca rigole autour de moi, je ne suis pas la seule ! C’est amusant mais je commence à avoir très froid aux mains.
J’arrive au refuge de la Vogeale Km14.3 où j’en profite pour remettre unegourde de 500ml de boisson énergétique devant mon sac, remanger une barre et j’attaque alors un long single en descente encore difficile au départ à cause de la neige, puis rapidement la neige disparait, mais je ne peux toujours pas trop me laisser aller : le single est assez technique et je dois rester sur la retenue. Les paysages de la réserve naturelle du cirque de Sixt Fer à Cheval sont de toute beauté : des cascades tout autour, je me dis qu’à La Réunion ce sera un peu ça, quelques degrés en plus !!
Au fond du cirque, c’est le ravitaillement du Km25 : Nico et Justine sont bien au poste, c’est génial de les voir ! Ils m’ont préparé ma boisson énergétique et remplissent mes 3 gourdes, je refais le plein de barres, une vraie V.I.P, quel confort ! La montée vers Praz de Commune est assez pénible car une grosse boue gluante est omniprésente, mais dans la montée je retrouve Stephan, un traileur finaliste du challenge avec qui nous sommes restés en contact. On papote, et ça passe tout seul. Puis je m’éloigne, je ne veux pas ralentir car je me sens bien et je me dis que je veux avancer tant que les sensations sont bonnes, je sens que je ne me grille pas. Je continue à manger régulièrement (chaque heure environ).
Le ravitaillement du Km35 arrive, je sais que j’ai fait la première partie du parcours, une étape de passée ! Justine et Nico sont encore là pour moi. Je change de chaussettes et mets une couche de NOK, refais les pleins. Je crois que la montée au refuge de Grenairon sera raide. Mais là encore je trouve mon rythme, je double régulièrement des coureurs, ça me met en confiance. Finalement, ni boue ni neige sur cette partie c’est presque du gâteau ! A la fin toutefois c’est mon dos qui commence à me faire souffrir : sans bâton je suis vraiment courbée et ne le ménage pas ! Je suis bien contente quand arrive la descente, celle-ci n’est pas technique, et je peux me reposer et me laisser aller. J’essaie d’appliquer les conseils de François pour épargner au maximum mes muscles.
Au Km49, la cascade du Rouget, c’est le dernier ravitaillement où je verrai Justine et Nico. Je refais donc les pleins et prévois ma réserve alimentaire pour les 30 kilomètres restant. On m’annonce un changement de parcours : à cause des orages, je ne remonterai pas à 2000m ! Je poursuis donc sur une descente assez roulante avant de remonter par le chemin des cascades jusqu’au Lac de Gers. Cette montée est fastidieuse, sur une piste de ski… Heureusement à mi-parcours je rencontre un traileur qui me demande pourquoi je n’ai pas de bâtons ; je lui explique que c’est pour préparer la Diagonale, et le voilà parti me raconter la sienne en octobre dernier ! C’est parti pour une demi-heure de parlote, je n’ai pas trop senti la montée passer finalement.
Au Km 63, je sais que je finirai la course. Je suis heureuse, la fatigue est là, mais je peux encore courir, il me reste 20 km, et j’ai l’espoir d’arriver avant la nuit, cela me motive bien ! J’attaque la dernière partie. Je m’attendais à ce qu’elle soit plus roulante, mais elle est assez technique, il y a beaucoup de boue à nouveau, je traverse un grand nombre de rivières. Au dernier ravitaillement, je refais les pleins par sécurité, mais je sais que je serai arrivée dans moins de 2h, avant la nuit ! On me prévient que la dernière descente sera glissante : c’est peu de le dire ! Il m’est impossible de courir, je m’agrippe comme je peux aux fougères sur le côté ! Je me fais doubler par d’autres coureurs bien plus à l’aise que moi, mais la fin étant proche, cela n’affecte pas mon moral au beau fixe aujourd’hui !!
A aucun moment je n’ai douté. J’ai appliqué scrupuleusement les conseils de François et de Marine au niveau alimentation (contactez gratuitement Marine pour un plan de préparation diététique personnalisé). Aux ravitos, c’était un bonheur que d’avoir Justine et Nico D qui m’encourageaient, m’aidaient à remplir les gourdes… Jamais je n’ai couru un ultra avec un tel confort, et je savoure ! Même la météo annoncée épouvantable n’a pas été si mauvaise. Au final, je termine la course heureuse, pas tant de mon résultat mais d’avoir pris un tel plaisir, car finalement, ça n’a pas toujours été le cas lors de mes précédents ultras! En plus, Nico M a un peu vécu comme moi la course, ce qui nous rassure tous les deux sur la qualité de notre préparation. Nous avons franchi une belle étape vers la Diagonale !
J 4 – Pari réussi !
Dimanche matin, un brunch bien mérité (pas du tout sportif celui là, désolée Marine !) arrosé de Beaujolais vient clore ce week-end magique.
Merci le Challenge pour tous ces conseils précieux et ces moyens mis à notre service. Merci Justine et Nico D pour votre implication et l’organisation au top du week-end, et votre assistance de PROS. Merci coach Christophe pour me supporter avec mes doutes et mes questions à longueur de semaine, et pour l’ambiance ! Merci Nico M de partager ça avec moi et ton humeur toujours égale et positive. Merci François pour ton accueil chaleureux, franc, simple et authentique. Merci Grégoire pour tes encouragements, tes mains magiques et tes conseils. Merci Marine pour les petits menus personnalisés (et le petit quinoa pour faire plaisir à morgane !!). Merci Denis, merci Johan pour votre présence.