Gestion de l’état nutritionnel
chez la personne en situation de polyhandicap
En France, en 2014 on estimait à 9400 enfants et 23200 adultes polyhandicapés. Les causes sont principalement des causes génétiques ou des malformations survenues pendant la grossesse.
Le polyhandicap, des personnes fragiles
On qualifie le polyhandicap par un dysfonctionnement à la fois moteur et neurologique causé par une atteinte cérébrale. Les patients ne peuvent plus se déplacer, ni même parler, ce qui limite considérablement leur lien social.
Suivant le degré de polyhandicap, manger devient une vraie difficulté.
Connaître le polyhandicap pour mieux accompagner les patients.
Les progrès de la médecine dans ce domaine a permis d’améliorer la prise en charge des patients ayant pour double conséquence, une augmentation de leur espérance de vie et un risque plus important de dénutrition.
La prise alimentaire est complexe du fait des contraintes liées aux différents handicap : troubles buccodentaires, troubles neurologiques, apraxie, problèmes digestifs, dépression…
De plus, les patients ont des difficultés pour exprimer ce qu’ils ressentent : préférences, aversions pour certains aliments, … Ces personnes nécessitent donc un accompagnement pendant les repas, ceci afin d’atteindre les besoins nutritionnels.
Les troubles de déglutition associés aux autres pathologies impactent fortement la prise alimentaire. La dénutrition est un enjeu majeur chez ces patients avec pour conséquence une augmentation des infections et donc du nombre d’hospitalisations.
Comment adapter l’alimentation à l’état nutritionnel des personnes polyhandicapées ?
Il est très difficile de mesurer l’état nutritionnel. Deux raisons : la première c’est que les contraintes physiques rendent les mesures difficiles et la seconde c’est qu’il n’existe pas de référentiels adaptés. Des critères comme les escarres, la perte d’appétit, … sont de bons premiers indicateurs.
Afin d’améliorer l’état nutritionnel des personnes polyhandicapées, il est donc important d’évaluer leurs capacités pour proposer des solutions adaptées : gestion du temps du repas, textures, enrichissement, … dans le but d’améliorer sa qualité de vie et celle de ses proches.
En cas de dénutrition, on proposera des compléments nutritionnels oraux selon la prescription définie par le médecin.
En cas de troubles de mastication ou de déglutition, la texture des plats sera adaptée pour en faciliter sa consommation. Parallèlement, il faudra veiller à une bonne hydratation en lui proposant des eaux aromatisées épaissies (prêtes à l’emploi ou à réaliser avec un épaississant).
Dans tous les cas, le repas doit rester un plaisir et un moment de partage.
La nutrition entérale ne sera proposée qu’en dernier recours.
A noter que ce sont des patients qui n’ont pas reçu beaucoup de conseils nutritionnels et pour lesquels l’équilibre alimentaire est fortement perturbé.