Gestion de l’état nutritionnel
chez la personne en situation de polyhandicap
En France, on estime le nombre de personnes polyhandicapées à 9400 enfants et 23200 adultes. Les causes sont principalement génétiques ou des malformations survenus pendant la grossesse.
Le polyhandicap, des personnes fragiles
Les personnes ont à la fois un handicap moteur et mental lié à un dysfonctionnement cérébral ce qui entraînent une dépendance importante. Le patient est dans l’incapacité de se déplacer ni même de parler ce qui limite considérablement leur lien social.
Suivant le degré de polyhandicap, manger devient une vraie difficulté.
Pour connaitre le polyhandicap pour mieux accompagner vos proches concernés
La prise en charge des personnes polyhandicapées a nettement évolué avec les années, ce qui a permis d’augmenter leur espérance de vie. Les professionnels doivent donc faire face à des personnes vieillissantes pour lesquelles le risque de dénutrition est important.
Au-delà des effets du vieillissement, la dénutrition s’explique aussi par les contraintes rendant la prise alimentaire compliquée : troubles buccodentaires, troubles neurologiques, difficulté à utiliser les couverts, constipation, …
La prise en charge est d’autant plus complexe que les patients ont des difficultés pour exprimer leurs préférences alimentaires … Ces personnes nécessitent donc un accompagnement pendant les repas, ceci afin d’atteindre les objectifs nutritionnels et de limiter les risques d’infections et donc le nombre d’hospitalisations.
Un autre facteur peut impacter la prise alimentaire et engendrer une dénutrition, il s’agit des troubles de déglutition. Les défauts mécanique et neurologique de la sphère ORL engendrent des difficultés pour avaler un aliment ou boire de l’eau.
Comment adapter l’alimentation à l’état nutritionnel des personnes polyhandicapées ?
Les professionnels de santé expriment leur difficulté à pouvoir évaluer l’état nutritionnel de ces patients. Les contraintes physiques rendent les mesures difficiles et l’absence de référentiels adaptés ne facilite pas les analyses. Des critères comme les escarres ou la perte d’appétit, … sont de bons premiers indicateurs.
Afin d’améliorer l’état nutritionnel des personnes polyhandicapées, il est donc important de considérer leurs capacités individuelles pour proposer une alimentation adaptée (textures, enrichissement) et un environnement sécuritaire (gestion du temps du repas). Un bon état nutritionnel a pour objectif d’améliorer sa qualité de vie et celle de ses proches.
Si une dénutrition est diagnostiquée, le médecin pourra prescrire des compléments nutritionnels oraux, il en existe de différents formats et goûts : madeleine, boisson, crème, pain brioché, …
En cas de troubles de mastication ou de déglutition, il faudra proposer des plats mixés ou à texture modifiée pour en faciliter sa consommation. Pour ces mêmes personnes, l’évaluation des capacités de déglutition aux liquides est nécessaire pour permettre une bonne hydratation. Des eaux aromatisées épaissies existent sur le marché soit en version prêtes à l’emploi soit à réaliser soi-même avec un épaississant.
Dans tous les cas, le repas doit rester un plaisir et un moment de partage.